Nikon : le plus gros vendeur d’appareils photo numériques (pour une bonne part grâce à ses ventes d’appareils photo compacts), une référence reconnue en matière de qualité de ses objectifs et de ses appareils reflex. Les photographes animaliers (aussi bien professionnels qu’amateurs) se doivent d’envisager sérieusement son offre. Mais la réputation ne s’est pas construite sur rien, de l’amateur au pro, le photographe de nature va trouver de quoi satisfaire tous ses appétits.
Amateur
L’approche des animaux restant toujours difficile (aussi bien en safari africain qu’en forêt européenne), il faut s’assurer de disposer d’un objectif dont la focale sera aussi longue que possible. 300mm constituent le minimum (400mm seraient mieux). Mais si l’on veut rester dans des prix tolérables (l’amateur se définit certainement par sa plus grande sensibilité au paramètre prix), il vaudra mieux acheter un zoom plutôt que plusieurs objectifs à focale fixe (il est vrai qu’un zoom est aussi plus facile à utiliser quand la distance au sujet est imposée par les possibilités d’approche).
Dans ces conditions, Nikon offre deux possibilités véritables, quoique très différentes. La première est un zoom 70-300mm f/4,5-5,6 ED IF AF-S VR. Sa gamme de focales est assez étendue, il est stabilisé, il dispose d’une mise au point assistée d’un moteur super-sonique, mais -surtout- sa qualité est souvent une bonne surprise (étant donné son prix : on peut le toucher à moins de 500€ en occasion).
Il existe toutefois une deuxième possibilité pour atteindre des focales plus ambitieuses : le 80-400mm f/4,5-5,6 D ED AF VR présente la gamme de focales idéale, le poids (la maniabilité) parfaite et la stabilisation d’image. Mais la qualité n’est pas totalement au rendez-vous. L’objectif reste marqué par une conception assez ancienne qui obligera sans doute à un post-traitement poussé ou à travailler en fermant le diaphragme à f/8 à la plus longue focale (celle qui est la plus utilisée, bien sûr).
Personnellement, je pencherais plutôt pour le 70-300mm (pour le piqué de ses images). Mais le choix reste difficile. Un événement pourrait changer la donne : Tout indique que Nikon travaille actuellement à l’étude d’une nouvelle version du 80-400mm (deux dépôts de brevet récents en attestent). On peut imaginer l’arrivée d’un excellent 80-400mm en fin d’année 2011. Si le prix reste raisonnable (certainement pas en dessous de 1000€, tout de même), la balance penchera fermement en sa faveur.
Quel que soit le télé-objectif employé, l’amateur le montera certainement sur le Nikon D7000. Ce successeur du glorieux D90 est tellement bien équilibré et apporte une telle qualité d’image qu’il serait difficile d’envisager une autre recommandation actuellement (fin 2010, début 2011).
Pour aussi se permettre des photo de paysage, je recommande de mettre aussi dans le sac un 18-70mm f/3,5-4,5 G ED IF AF-S DX. On remarquera d’ailleurs qu’il partage le même diamètre de filtre (67mm) avec le 70-300mm (il n’y a pas de petites économies, n’est-ce pas ?). Mais ce sera surtout un ensemble très équilibré en matière de qualité d’image.
Passionné
Celui qui se considère comme un expert ou qui voudra aller plus loin ne pourra pas se contenter des zooms mentionnés pour l’amateur. Là aussi, je vais faire deux propositions différentes en fonction de l’épaisseur du porte-monnaie. Pour faire des économies, je regarderais du côté d’un 300mm (éventuellement d’occasion) comme le 300mm f/4 IF ED qui malgré l’absence de stabilisation (pas de VR) apporte une belle qualité d’image.
Malheureusement, Nikon n’offre rien de convaincant à la fois en qualité et en prix autour de 400mm. C’est autour et au dessus de 5000€ (en occasion !) que l’on trouvera les deux objectifs suivants avec des caractéristiques très différentes.
- Si l’on veut favoriser une grande ouverture (et cela offre de beaux flous), il faudra se tourner vers le très beau, mais très lourd 400mm f/2,8 D IF-ED II AF-S (ou le 400mm f/2,8 G ED AF-S VR qui est un peu moins cher et stabilisé). Il a de nombreux fans, à juste titre.
- Personnellement, j’ai été séduit par l’étonnant 200-400mm f/4 G IF-ED A-S VR. Sa qualité reste parfaitement homogène (et très élevée) quelle que soit la focale ou l’ouverture. Seul inconvénient : ce n’est pas un secret et le prix en occasion baisse très peu.
Une particularité de la gamme optique de Nikon est de disposer d’excellent multiplicateurs de focale. Comme pratiquement toujours le doubleur (x2,0) sacrifie un peu trop la qualité, mais les multiplicateurs x1,4 et aussi x1,7 sont des atouts à prendre en compte.
Surtout si vous vous arrêtez à une ouverture maximum de f/4 et si vous utilisez un multiplicateur de focale, il est important d’avoir un boîtier capable de produire de belles images jusqu’à 1600 ISO. Le Nikon D7000 reste ainsi le meilleur candidat. Le seul reproche à faire au Nikon D7000 sera la petite taille de son buffer qui limite un peu le nombre de photos prises en rafale (il faudra donc avoir le doigt un peu moins nerveux sur le déclencheur).
Il ne reste plus qu’à compléter cette solution vers les focales les plus courtes. L’exceptionnel 70-200mm f/2,8 G AF-S ED VR II est vivement recommandé pour des focales moyennes à légèrement longues. On y adjoindra un 17-55mm f/2,8 G IF-ED AF-S DX. Très belle optique pour le paysage face à l’excellent capteur DX (soit un format dit “APS-C”) du Nikon D7000.
Pro
Mais Nikon est tout bonnement renversant quand il s’agit de parler de qualité maximale. Si votre budget n’a pas de limite, alors Nikon a ce qu’il vous faut. La réputation de la marque s’est faite là-dessus, cela se voit. Mais soyez prêts à investir des sommes qui sont véritablement inaccessibles au commun des mortels.
La gamme professionnelle des télé-objectifs de la marque jaune n’est plus à présenter ; il reste à choisir. J’ai du mal à recommander le 600mm f/4 D EF-ID II AF-S à cause de ses 4.8 kg / 10.7 lb. Il n’y a guère que Laurent Baheux que je connaisse pour l’utiliser à main levée (mais souvent sur un appui quand-même). Mais c’est un photographe animalier formé à la photo sportive. Il pourrait alors être associé à un 400mm f/2,8 D ED-IF II AF-S.
Mais je pencherais plutôt pour l’association plus raisonnable en poids (prévoyez quand-même les séances de kiné) d’un 300mm f/2,8 ED AF-S VR II et d’un 500mm f/4 D ED-IF II AF-S (ce dernier plafonnant tout de même à 3.4 kg / 7.5 lb.) auxquels adjoindre un multiplicateur de focale x1,4 pour avoir un couverture très complète.
Comme plus rien ne nous fait peur maintenant, le boîtier sera forcément un Nikon D3s pour son énorme sensibilité (6400 ISO autorisent encore de belles images sans concession et 102,400 ISO ne lui font pas peur).
Encore un peu de place ? Ajoutez un 70-200mm f/2,8 G AF-S ED VR II et un 14-24mm f/2,8 G ED AF-S pour les situations moins fortement marquées animaux et vie sauvage.
Conclusion
Vous l’aurez remarqué, la gamme Nikon est plus complète (ou mieux adaptée) pour les pros que pour l’amateur même enthousiaste. On voudra peut-être plutôt choisir une autre marque mais, chez Nikon, on investit dans le long terme (ce qui est une recommandation permanente en matière d’achats d’objectif). Par ailleurs, l’offre de boîtiers NIKON est actuellement la plus complète et la plus performante (cela changera soyons-en sûrs).
Le photographe animalier trouve son bonheur sans difficulté chez Nikon.
Commentaires
Une réponse à “Les meilleurs objectifs reflex Nikon pour la photo animalière”
Waouh, quel arsenal de guerre